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La conférence LoGRI à Cotonou, au Bénin, stimule le dialogue sur la réforme de la taxe foncière dans les pays à faible revenu 

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12 décembre 2025

Avec la diminution de l’aide étrangère et l’augmentation de la dette souveraine, de nombreux pays à faible revenu sont confrontés à une pression croissante pour accroître leurs recettes afin de financer les services essentiels. Dans ce contexte, le renforcement de la mobilisation des recettes intérieures est devenu crucial. Il offre aux gouvernement locaux un moyen durable de combler ces déficits de financement, tout en renforçant leur autonomie fiscale et en fournissant la base administrative nécessaire pour accéder à d’autres sources de financement public et privé. Parmi les instruments de collecte de recettes intérieures disponibles, les impôt fonciers se distinguent comme l’une des sources de revenus les plus prometteuses mais sous-exploitées en Afrique subsaharienne : les recettes collectées ne représentent souvent qu’environ 10% des niveaux observés dans les pays à élevés, en proportion du PIB. 

Dans ce contexte, l’Initiative des recettes des gouvernements locaux (LoGRI), en collaboration avec l’African School of Economics (ASE) et la Direction générale des impôts du Bénin (DGI) – et avec le soutien et la participation du Fonds pour l’innovation dans le développement (FID) – a organisé une conférence à Cotonou, au Bénin, du 28 au 29 octobre 2025 pour discuter de la manière dont les gouvernements locaux peuvent exploiter le potentiel de la fiscalité foncière, partager des expériences sur les obstacles communs aux réformes et réfléchira des solutions émergentes et innovantes. 

Renforcer l’élan pour la réforme de l’impôt foncier

L’événement de deux jours, placé sous le thème « Nouvelles questions, connaissances et orientations de réforme », a réuni plus de 100 experts en impôt foncier, décideurs public et praticiens venus du monde entier à Cotonou, afin de favoriser les échanges interactifs et l’apprentissage mutuel sur la réforme de la taxe foncière.  

Dans ses remarques d’ouverture, Nicolas Yenoussi, Directeur général de la DGI Bénin, a souligné que la performance de la taxe foncière au Bénin s’élève à 0,2 % du PIB, ajoutant que « cette réunion à Cotonou est une véritable opportunité de travailler ensemble pour développer des solutions pratiques et opérationnelles pour renforcer l’administration de l’impôt foncier. » 

Figure 1: Le président du LoGRI Wilson Prichard et le directeur général du DGI Bénin Nicolas Yenoussi.

Les discussions ont porté sur le renforcement de la collaboration interinstitutionnelle, le lien entre l’administration foncière et la fiscalité foncière, l’amélioration de la confiance publique, de la conformité et la légitimité fiscale, ainsi que l’exploitation des données fiscales pour renforcer l’administration publique. 

« Au cœur de cette conversation se trouvent les citoyens, le contrat social et le leadership politique nécessaire pour instaurer et maintenir la confiance du public dans les réformes. Ces enjeux ne sont pas nouveaux, mais les pressions économiques récentes — l’augmentation de la dette, la réduction des transferts nationaux et la baisse de l’aide internationale — les ont rendus plus urgents que jamais. » A déclaré la directrice exécutive de LoGRI, le Dr Titilola Akindeinde. 

Les intervenants et participants ont partagé des expériences passées et en cours de réforme à travers l’Afrique subsaharienne, mettant en évidence des enseignements pratiques, ainsi que les obstacles persistants auxquels ils sont confrontés. Parmi les principaux enseignements figurent l’utilisation d’outils SIG pour faciliter l’identification et la cartographie à grande échelle des propriétés, l’exploitation des données fiscales foncières à des fins de planification urbaine, ainsi que le centrage des mesures de contrôle sur les biens plutôt que sur les propriétaires.  

Une plateforme de collaboration

La conférence a également offert une plateforme précieuse aux experts internationaux, aux représentants gouvernementaux et aux décideurs politiques pour approfondir le dialogue sur la réforme de la taxe foncière dans les pays à faible revenu, favoriser l’apprentissage entre pairs et identifier des pistes de recherches futures.  Un message clair s’est dégagé des échanges : la réussite des réformes de la fiscalité foncière repose sur une base solide de données probantes, une conception institutionnelle et administrative rigoureuse, ainsi qu’un engagement en faveur de l’apprentissage itératif. 

« Cette conférence LoGRI-ASE-DGI s’inscrit dans notre engagement à rapprocher la recherche scientifique de l’action publique. En réunissant chercheurs, décideurs et partenaires techniques, cette initiative contribue à un dialogue constructif qui permet d’adapter les politiques fiscales aux réalités économiques et sociales de nos pays. L’Afrique dispose de talents, de ressources et d’idées ; il ne manque souvent que des cadres de réflexion et d’expérimentation partagée », a déclaré Renaud TOVO, Directeur de l’Administration et des Finances de l’ASE. 

LoGRI s’attend à ce que les analyses partagées et les liens établis orientent les recherches futures, éclairent la prise de décision gouvernementale et inspirent des réformes concrètes dans les mois et années à venir. LoGRI et ses partenaires continueront d’accompagner les gouvernements dans la gestion de ces défis et dans la construction de systèmes de revenus plus transparents, équitables et durables. 

L’agenda complet de la conférence et les enregistrements des sessions plénières sont accessibles sur le site web de LoGRI

Authors

Regan McCort


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Photo credit to Jamie Napier/University of Toronto.